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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Il faut réguler la publicité dans l'espace public !

Aujourd'hui en Conseil de métropole, je suis intervenu afin de demander que la Métropole définisse des règles plus strictes quant à l’installation de supports publicitaires sur l’espace public. Retrouvez ici mon intervention. 

Monsieur le Président, chers collègues, Vous avez souhaité lancer un appel à projets en vue d’installer de nouveaux mobiliers urbains supports d’affichages publicitaires, sur l’espace public de notre Métropole. Je veux d’abord rappeler que nous recevons chaque jour plusieurs centaines de sollicitations publicitaires.

Annonces télévisuelles, radiophoniques, encarts publicitaires sur les journaux, bannières sur les sites internet, publications sponsorisées sur les réseaux sociaux… le nombre de sollicitations auxquelles nous sommes soumis est en perpétuelle augmentation, et échappe bien souvent à toute forme de régulation. Les messages publicitaires véhiculent l’uniformisation des modes et des aspirations, qui s’inscrivent en rupture avec la préservation des spécificités locales. Pire encore, les sollicitations permanentes dont nous faisons l’objet génèrent un désir, et même un besoin de consommation qui se traduit par un rythme, et des modes de production non soutenables pour notre planète. La surconsommation détruit l’environnement, et la publicité participe de l’accélération de notre marche vers le désastre.

À Toulouse, les sollicitations publicitaires sur l’espace public sont encadrées par les dispositions que prend notre conseil métropolitain. En l’état, il convient de reconnaître que les outils de régulation déployés sont fort modestes. Bus, Tram, Métro, abribus, garde-boue des Vélô-toulouse, panneaux déroulants, enclos de chantiers, publicités au sol… notre conseil métropolitain ne contient pas suffisamment la publicité sur l’espace public, il en autorise et en organise au contraire le développement.

Je souhaite dans un premier temps profiter de l’occasion qui m’est donnée pour exprimer quelques principes que notre conseil serait légitime à retenir.  

➢ Vous le savez, les panneaux publicitaires déployés sur l’espace public intègrent bien souvent des dispositifs déroulants, permettant d’alterner plusieurs annonces. Ces mobiliers publicitaires, outre le fait qu’ils multiplient les sollicitations cognitives auxquelles nous sommes soumis, gaspillent littéralement l’énergie, d’autant plus qu’ils sont généralement rétroéclairés. Je propose que nous interdisions purement et simplement ces panneaux déroulants.
➢ Je souhaite par ailleurs que notre territoire puisse définir des règles plus strictes quant à l’installation de supports publicitaires sur l’espace public. Les environs des établissements scolaires pourraient par exemple devenir des espaces sans publicité, tout comme notre cœur de métropole, qui aspire à un classement UNESCO, mais n’a pas encore pleinement fait sa mue. Pour autant, n’organisons pas le transfert de la publicité sur les entrées de Métropole, qui sont pour certaines totalement défigurées par une véritable forêt de panneaux publicitaires. Là aussi, il convient de réguler davantage, et de réduire drastiquement le nombre, et bien souvent la taille des supports publicitaires qui jalonnent les trajets quotidiens des habitants de notre métropole.

Chers collègues, j’en viens à cet appel à projets, qui concerne donc l’installation et l’exploitation de mobiliers urbains supports d’affichages publicitaires, implantés sur l’espace public. Vous l’aurez compris, je crois qu’il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de discernement quant au rôle des acteurs publics, et singulièrement des collectivités locales, face aux enjeux de préservation de notre environnement. Nous devons organiser un recul des sollicitations publicitaires sur les espaces dont nous assurons la gestion. Nous devons également réduire l’impact énergétique de cette publicité, lorsqu’elle est maintenue.

À ce titre, je veux être pleinement explicite devant vous : l’installation sur l’espace public d’écrans de publicité serait un non-sens absolu : pollution lumineuse, consommation d’énergie, dégagement de chaleur… nous devons opérer un véritable virage dans la conduite des politiques publiques face au défi climatique, et ce sujet de la publicité sera l’un des révélateurs de notre capacité à organiser le changement.

 C’est en tout cas le mandat que je propose de confier aux membres de la commission que nous désignons aujourd’hui.

 

 

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole

                                                                              Mes propositions sur mon site internet : un chemin pour Toulouse