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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Augmentation des tarifs dans les transports : après les étudiants, les chômeurs et les retraités victimes à leur tour

La majorité municipale de droite avait promis de ne pas toucher à la gratuité des transports en commun pour les plus de 65 ans. On ne compte plus les promesses non tenues et l'augmentation des tarifs s'annonce plus que conséquente et concernera principalement donc, les jeunes, les retraités et les chômeurs.

L'on avait évoqué ici dès la semaine dernière l'explosion annoncée des tarifs des transports en commun pour les moins de 26 ans. En effet, 70 % d'entre eux subiront une augmentation de 50% du tarif qui leur est applicable et qui passe de 10 euros à 15 euros par mois.

Malheureusement, cette augmentation ne concerne pas que les jeunes Toulousains. Alors que les personnes de plus de 65 ans bénéficiaient jusqu'alors d'une totale gratuité la droite municipale vient de décider de revenir sur ce dispositif et il faut le rappeler alors même qu'elle s'était engagée à n'y point toucher durant la campagne électorale de 2014.

Si l'idée d'une tarification en fonction des revenus n'est pas consubstantiellement mauvaise, les choix de la droite toulousaine sont particulièrement injustes et pénaliseront lourdement les seniors déjà alors que nombre d'entre eux ont déjà un pouvoir d'achat très faible.

À partir de 2017, tous les retraités dont la retraite dépasse 1143 euros net par mois devront payer 15 euros par mois en lieu et place de la gratuité en vigueur pour tous les plus de 65 ans.
Pis encore les retraités gagnants entre 802 euros (soit moins que le seuil de pauvreté !) et 1143 euros seront, eux aussi, ponctionnés et devront s'acquitter de 10 euros par mois pour utiliser les transports en commun !

Seuls les retraités ne disposant que de moins de 802 euros par mois conserveront la gratuité.

Voilà ce que la droite toulousaine nomme une tarification sociale ! Comment considérer q’un retraité gagnant 1143 euros par mois est une personne sans difficulté financière ? Comment ne pas se rendre compte qu’avec des ressources d’à peine plus de 802 euros par mois l’on est une personne précaire ? Comment dès lors imaginer une telle augmentation ? Pourquoi, si l'idée de renier une nouvelle promesse électorale tenait à cœur de la majorité municipale ne pas avoir instauré une véritable tarification sociale qui instaurerait davantage de tranches pour les tarifs afin de ne pas pénaliser la classe moyenne et les retraités précaires.

Imaginez qu'avec cette réforme un retraité ayant une pension de retraite de 4000 euros par mois paiera la même somme celui qui en gagne 1143 euros et qu'il ne paiera que 5 euros de plus que celui qui n'en gagne que 803 euros par mois !

En agissant ainsi la droite municipale fait clairement le choix de favoriser les retraités à très fort pouvoir d'achat.

Ajoutons que chacun sait que celles et ceux qui empruntent les transports publics sont souvent des personnes qui ont de faibles ressources et que de plus en plus de retraités aident leurs enfants et leurs petits enfants.

Cette réforme des tarifs est donc tout sauf une réforme sociale. Il convient en effet de rappeler qu'après l'entrée en vigueur de cette dernière 50 000 chômeurs sur 70 000 qui bénéficiaient de la gratuité devront s'acquitter maintenant d'un abonnement mensuel soit de 10 soit de 15 euros.

En ce temps où la crise et le chômage touchent tant de personnes les installant dans la précarité, décider de rendre les transports en commun payant pour ces derniers qui les utilisent régulièrement pour chercher un emploi est là aussi une faute politique.

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole

                                                         Retrouvez aussi mon article sur l’augmentation du tarif des transports pour les étudiants