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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Retrouvez mon avis et mes propositions concernant le Téléphérique Urbain Sud

La ceinture sud, projet inscrit au Plan de Déplacements Urbains en vigueur, constitue une nécessité afin d’accompagner le développement urbain et économique du Sud-Ouest du territoire de la métropole Toulousaine.

 

Si ce secteur est particulièrement marqué par de nombreuses infrastructures desservant Toulouse en radiales (routières et autoroutières, ferroviaires, canal du midi), son développement est contrarié par de nombreux effets de barrières, encore complexifié par la topographie de la colline de Pech David, ainsi que la présence de la Garonne.

Dès lors, il apparaît nécessaire de déployer une solution de transports publics structurante à l’échelle de ce grand territoire, connectant les quartiers résidentiels, les secteurs de services et les zones économiques, sans passer par le cœur de Toulouse.

Ainsi, c’est un secteur allant de Montaudran à Colomiers qui sera à terme desservi par la ceinture sud, en interconnexion avec le réseau Tisséo existant, le réseau ferroviaire, ainsi que de nombreuses pénétrantes routières sans oublier les nécessaires connexions au réseau cycles en devenir. C’est ainsi un panel complet de solutions de mobilité qui sera déployé au travers de la ceinture Sud, depuis la très grande banlieue toulousaine jusqu’à l’ultra-proximité.

Je souhaite en tout premier lieu marquer mon soutien au Téléphérique Urbain Sud soumis à enquête publique, en rappelant qu’il constitue bien la première brique du projet plus global de la ceinture sud.

Je veux par ailleurs saluer l’effort de concertation porté autour de la question des survols, en particulier dans le secteur du lycée Bellevue. L’attention portée aux requêtes de la communauté éducative a permis de faire progresser le projet, au bénéfice de tous.

Mon souhait est que le Téléphérique Urbain Sud soit le plus utile possible aux habitants de la métropole toulousaine.

S’il constituera nécessairement une curiosité quasi touristique, son objet premier est bien de faciliter les déplacements au quotidien des Toulousains.


C’est pour cette raison que j’ai souhaité contribuer au débat afin d’attirer l’attention de la commission d’enquête sur des points pouvant encore être améliorés dans le projet proposé par le maître d’ouvrage Tisséo Collectivités et son maître d’ouvrage délégué Tisséo Ingénierie.
Le Téléphérique Urbain Sud, un tracé incomplet

 

Le Téléphérique Urbain Sud constitue donc la première brique du projet de la ceinture sud. Il permettra de franchir les obstacles naturels de la colline de Pech-David ainsi que la Garonne, reliant ainsi deux quartiers de Toulouse fort voisins, mais aujourd’hui totalement étanches l’un par rapport à l’autre. Il offrira à court terme, et à coût très maîtrisé, une connexion à la ligne B du métro pour les secteurs aujourd’hui très enclavés des futures stations Oncopole et CHU de Rangueil.

Je souhaite attirer l’attention sur le fait que le tracé proposé pour cette première phase du projet de la ceinture sud. Cette dernière ne dépassera le stade de concept intellectuel que si l’offre de transports publics proposée se fait en limitant le nombre de ruptures de charges entre Colomiers et Montaudran. Dans le cas contraire, les pertes de temps induites pour les voyageurs ne permettraient pas de report modal depuis la voiture individuelle, limitant dès lors la pertinence de l’investissement de Tisséo Collectivités.

Si l’on peut bien entendu entendre que le projet de la ceinture sud soit phasé, en particulier en direction de Colomiers (complexité d’insertion, question des survols… etc.), il est toutefois fort préjudiciable au projet de ne pas procéder, sans délai, à une extension de tracé.

 

Coté Est :

À tout juste deux kilomètres de distance de la station Paul Sabatier conçue comme le terminus Est du Téléphérique Urbain Sud, se situe le quartier de Montaudran. Ce secteur en pleine mutation est aujourd’hui simplement desservi par la Liaison Multimodale Sud Est (à son extrémité Sud), alors qu’il accueille dès à présent un pôle culturel majeur de dimension régionale avec la Halle de la Machine et les usines Latécoère (à son extrémité Nord), et que s’y déploie un projet urbain d’envergure. Si une desserte de Montaudran par la 3e ligne de métro est annoncée, elle ne saurait être espérée avant 2027 voire 2028, très tardivement à l’échelle de l’opération de renouvellement urbain en cours.

Je souhaite donc que le Téléphérique Urbain Sud soit étendu vers l’Est jusqu’à Montaudran, franchissant le Canal du Midi et la A620 pour connecter efficacement ce quartier à la ligne B, au CHU de Rangueil et au secteur de l'Oncopole.
Une telle extension permettrait en outre une interconnexion entre le téléphérique et le réseau ferroviaire au niveau de la gare de Montaudran pour assurer un meilleur report modal de tous les habitants du Sud-est toulousain.

 

Par ailleurs, l’intérêt du mode téléphérique se base à la fois sur un coût d’investissement relativement faible au kilomètre rapporté à la capacité ultime du système, un délai de mise en œuvre très contenu, et un coût d’exploitation maîtrisé. La réussite du Téléphérique Urbain Sud implique de pouvoir faire évoluer le projet au travers de prolongements ultérieurs, tout comme d’une augmentation de la capacité d’emport si nécessaire.

Je souhaite donc que la commission d’enquête puisse rappeler ces impératifs d’évolutivité du projet au maître d’ouvrage du projet, afin qu’aucune infaisabilité technique, économique ou contractuelle ne vienne contrarier les futures extensions de l’équipement aujourd’hui soumis à enquête publique.

Il est particulièrement essentiel que les conditions de construction et d’exploitation du Téléphérique Urbain Sud prévues par Tisséo Collectivités autorisent son prolongement conjointement vers l’Est (Montaudran, voir au-delà vers Malepère) et vers le Nord-Ouest (Basso-Cambo, voir au-delà vers Colomiers).

Le Téléphérique Urbain Sud, une intermodalité oubliée

 

Le Téléphérique Urbain Sud n’a pas pour vocation essentielle de permettre des déplacements dont l’origine – destination se limiterait strictement aux 3 stations proposées dans le projet soumis à enquête publique. L’usage du téléphérique s’inscrira dans des parcours de mobilité plus complets, mobilisant la marche à pied, le vélo, d’autres transports publics et/ou la voiture individuelle.
La place faite à l’intermodalité est donc un critère déterminant dans l’appropriation du téléphérique par les habitants de la métropole toulousaine. Pourtant, des aménagements sont oubliés par le projet notamment autour des pôles d’échanges.

Côté Nord-Ouest :

À moins d'un kilomètre de distance de la station Oncopole, aujourd’hui conçue comme terminus Ouest du Téléphérique Urbain Sud, on retrouve le quartier de Lafourguette. Ce secteur mal desservi en transports publics est aujourd’hui exclusivement tourné vers le Nord et le grand Mirail, sans aucune ouverture vers le Sud du fait des barrières que constituent l’A64, la voie ferrée Toulouse Muret et dans une moindre mesure la N20.

Au-delà de la stricte desserte du quartier de Lafourguette, l'extension du téléphérique à ce secteur permettrait d'engager la création d'un pôle d'échanges multimodal complet, adossé à une halte ferroviaire et directement connectée à l'autoroute.

Malgré la non-intégration de cette extension par Tisséo Collectivités à ce stade, il restera possible de s’appuyer sur le Téléphérique Urbain Sud pour créer là une véritable porte d'entrée Sud-Ouest de la ville, sinon dès 2020 du moins à horizon 2023. Il est toutefois nécessaire que le projet aujourd’hui soumis à enquête publique intègre dès à présent toutes les réservations nécessaires en vue de ce prolongement ultérieur.

Je souhaite donc que la Commission d’Enquête puisse se faire confirmer par le maître d’ouvrage la possibilité technique, économique et contractuelle d’une future extension du Téléphérique Urbain Sud vers le Nord-Ouest, support d’un futur pôle d’échanges multimodal conçu conjointement avec la Région Occitanie, autorité organisatrice des TER, et l’Etat, autorité compétente en matière de réseau autoroutier.

Coté Sud-Ouest:

La station Oncopole constitue le terminus Ouest du projet soumis à enquête publique. La question de l’intermodalité y est donc déterminante. Or, si le projet prévoit la connexion au réseau Bus ainsi qu’à des continuités cyclables, il s’appuie également sur la création d’un parking relais. Le secteur de la N20 étant dès à présent très saturé, je m’interroge fortement sur la pertinence d’injecter un flux automobile complémentaire en lien avec l’arrivée du Téléphérique Urbain Sud. On pourrait en effet aboutir à un projet de transports publics augmentant l’engorgement routier, plutôt que le diminuant.

Je souhaite que la Commission d’Enquête sollicite auprès du maître d’ouvrage un scénario complémentaire pour la connexion automobile au Téléphérique Urbain Sud depuis l’Ouest. Des interrogations existent sur la pertinence d’un parking relais à Oncopole, quelles solutions alternatives pourraient être proposées dans le calendrier de mise en œuvre du projet – ou dans un délai raisonnable, par exemple autour du secteur de Lafourguette ?

Côté Est, à la station Paul Sabatier :

En interconnexion bus/métro à l'université Paul Sabatier, le Téléphérique Urbain Sud va offrir une nouvelle solution de transport performante pour atteindre les hauteurs de la colline de Pech-David. Il constitue donc une opportunité importante de diminuer le recours à la voiture pour accéder au CHU, tant pour les personnels de l’hôpital que pour les nombreux usagers. Pourtant l'offre de parking associée à la ligne B du métro, qui sera le principal « pourvoyeur » de voyageurs utilisant le Téléphérique Urbain Sud, n’évolue pas. Face à la saturation complète que connaît déjà le parking relais Tisséo de Ramonville, le premier risque est donc de dissuader l'automobiliste de stationner en parking relais, et donc in fine de recourir aux transports publics. Le second risque serait de constater demain une utilisation non souhaitée des parkings proche de la faculté comme « palliatifs » au sous-dimensionnement des parkings Tisséo, au détriment des étudiants et personnels de l'université.

Je soumets dans cette optique  la question du stationnement induit par le projet du Téléphérique Urbain Sud, au travers de deux propositions complémentaires.
Je souhaite dans un premier temps que Tisséo augmente la capacité de stationnement du parking relais Tisséo de Ramonville, pour absorber le surplus d’usagers généré par le téléphérique.
Je propose par ailleurs que Tisséo préserve la possibilité de construire, si nécessaire, un parking silo complémentaire à proximité du pôle d’échanges de l’université Paul Sabatier.

Celui-ci pourrait naturellement s’inscrire dans les nouveaux standards de construction, et ainsi ne pas constituer une verrue dans le paysage urbain avec un socle animé de commerces, un parking mutable en bureau/logement à terme, des façades végétalisées, etc.

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de la Métropole

                                                                              Mes propositions sur mon site internet : un chemin pour Toulouse