social twittersocial facebook

CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Interview par Côté Toulouse

L'élu de Toulouse, Romain Cujives (PS), lance son site internet.

Le conseiller municipal socialiste entend apporter sa pierre à la reconstruction de la gauche à Toulouse et préparer l'alternance par le dialogue et l'échange avec les Toulousains.

Après avoir été le benjamin du Conseil municipal de Toulouse et adjoint de Pierre Cohen, en charge de la vie étudiante (2008-2014), Romain Cujives, 31 ans, est aujourd’hui directeur de cabinet adjoint du président du Conseil départemental Georges Méric (PS) et conseiller municipal PS d’opposition à la mairie de Toulouse.

Assez discret depuis la défaite de son camp aux élections municipales de 2014, il lance, jeudi 15 octobre 2015, son site internet pour participer plus pleinement au débat politique à Toulouse. Interview.

Côté Toulouse : vous lancez un site internet. Quel est son objectif ?

Romain Cujives : Il s’agit d’un site web novateur car ce sont les Toulousains qui sont au cœur de ce projet. Je n’ai pas voulu créer un outil « descendant », c’est-à-dire relayant mes réflexions, mes idées, mes initiatives, mais un site internet complètement participatif pour les Toulousains. Par le biais de trois modules, les Toulousains peuvent, dans le cadre du débat municipal à Toulouse, soumettre une idée, signaler un problème et prendre directement rendez-vous avec moi.

C’est la grande nouveauté apportée par ce site qui proposera également des réactions sur l’actualité et des articles de décryptage, de façon à donner aussi de la matière aux Toulousains. J’entends aussi me servir de ce site comme d’un porte-voix non pas pour ma propre personne, mais pour un certain nombre de causes ou de problématiques défendues par tel ou tel acteur qui ne dispose pas d’un site internet ou d’un blog pour s’exprimer.

CT : Inscrivez-vous cette démarche dans la dynamique collective de l’opposition municipale ou bien ce site internet est-il le fruit de pensées que vous pourriez avoir le matin en vous rasant, c’est-à-dire de vous positionner d’ores et déjà pour les élections municipales de 2020 ?

RC : L’ensemble de mes collègues élus sont au courant de ma démarche depuis le départ et elle vient s’inscrire complètement dans la dynamique de l’opposition municipale. Je ne fais pas cavalier seul et ce site rejoint les blogs tenus par Joël Carreiras et François Briançon, ou les fréquentes interventions formulées par Pierre Cohen sur les réseaux sociaux. Il est naturellement légitime que chacun d’entre nous participe au débat municipal et je crois fortement au foisonnement des réflexions dans l’optique du chantier de l’alternance qui nous attend.

CT : Pourquoi sortir ainsi du bois, 18 mois après la défaite de Pierre Cohen aux élections municipales ?

RC : Justement parce que nous sommes 18 mois après cette défaite. 18 mois était, je le crois, le juste temps pour un exercice de modestie, de remise en question, d’introspection afin de comprendre les erreurs que nous avons pu commettre et qui ont conduit à notre défaite aux élections municipales. 18 mois, c’est aussi le juste temps pour évaluer la nouvelle politique mise en place par Jean-Luc Moudenc à Toulouse et pouvoir la critiquer.

CT : Justement, quelle est votre analyse globale des 18 premiers mois de mandat de Jean-Luc Moudenc ?

RC : Je reproche d’abord à Jean-Luc Moudenc d’avoir organisé de façon théâtrale les conditions qui lui permettent d’expliquer qu’il ne tiendra pas ses promesses : c’est la théorisation d’une mauvaise gestion prétendue de l’équipe précédente conduisant à un manque de moyens pour agir.

Je lui reproche ensuite son renoncement à la non augmentation des impôts locaux. C’était une promesse solennelle faite aux Toulousains. Ce mensonge le marque désormais au fer rouge.

Enfin, je remarque que Jean-Luc Moudenc ne change pas le quotidien des Toulousains comme il s’y était également engagé. Tandis que l’on ignore encore comment il financera sa troisième ligne de métro, rien ne bouge au plan des transports publics.

CT : Quid de la politique menée par Jean-Luc Moudenc au plan de la sécurité ? N’entre-t-elle pas dans votre critique à la différence de la plupart de vos collègues de l’opposition ?

RC : Depuis des années, je défends une position assez singulière, et qui l’est par ailleurs de moins en moins, sur la question de la sécurité au sein du Parti socialiste. En ce sens que je suis intraitable sur le sujet. En matière de sécurité, l’angélisme m’est étranger. Parce que ce sont d’abord les plus démunis qui subissent l’insécurité et j’estime que la gauche doit être impérativement au rendez-vous de cette problématique.

Ceci dit, je ne cautionne pas la façon dont Jean-Luc Moudenc s’est emparé de cette question. Il y a là aussi une rupture dans le contrat moral qu’il a passé avec les Toulousains. Si son constat ne me dérange pas et trouve plusieurs points d’accord avec le mien, je dénonce son agitation permanente autour du sujet, comme le fît jadis Nicolas Sarkozy.

L’insécurité, il l’exploite mais ne la résout pas.

Sur cette question, il faut avoir bien plus de modestie et de la fermeté.

 

Interview réalisée par Pascal Pallas. Photo ©DR

Retrouvez cette interview sur CôtéToulouse.fr