La hausse des impôts à Toulouse était injustifiée : la preuve par les chiffres

L’analyse d’un compte administratif a ceci de particulier qu’elle ne repose pas sur des discours politiques. Elle n'est pas question de point de vue, de prisme partisan ou encore de rhétorique parce qu'elle est fondée sur des données comptables, des données objectives qui ne peuvent souffrir la contestation.
En révélant la réalité des faits, ces données nous éloignent de la seule écume des choses et lèvent justement le voile sur la véracité des discours politiques, en l'occurrence de ceux de la majorité municipale.
Depuis 2014, la majorité de droite en responsabilité au Capitole ne cesse de clamer que les 15% d’augmentation des impôts à la Communauté Urbaine comme les 15% d’augmentation à Toulouse ne seraient nullement un choix politique mais la conséquence indépassable de la baisse des dotations de l’État.
Parce qu'une ineptie même assénée maintes fois ne s'érige jamais en vérité, j’ai souhaité analyser le compte administratif de l’année 2015 afin de vérifier les dires de Jean-Luc Moudenc.
Cette analyse met en lumière une réalité bien différente que celle dépeinte par l’actuelle majorité et, sans entrer dans des détails techniques, voici ce qu’il convient d’après moi de retenir : en 2015, la baisse des dotations de l’État a représenté 11 millions d’euros (graphique ci-dessous) tandis que le produit fiscal résultant de la hausse des impôts a atteint 37 millions d’euros ! (premier graphique de la page)
L'évidence s'impose à la seule lecture de ces chiffres : l’augmentation des impôts ne saurait être justifiée par la baisse des dotations de l’État puisqu'elle est plus de trois fois supérieure aux conséquences de cette baisse.
Cette hausse de la fiscalité est d’autant plus injustifiable que l’on constate, dans ce même compte administratif, une forte augmentation de l’épargne de la ville de Toulouse.
Si la question de savoir si une ville doit ou non se doter d’une épargne mérite d'être posée dans le cadre de développements plus longs, et j'y reviendrai dans un prochain article, une chose est à mon sens très claire : il n'est pas acceptable, en des temps où la contrainte financière pèse fortement sur le budget des Français et des Toulousains, de constituer une épargne en ponctionnant le portefeuille des administrés.
À l’heure où tant de Toulousains voient leur pouvoir d’achat grevé par les augmentations d’impôts, il est parfaitement regrettable de constater que cette décision n'avait aucune justification tangible. Il est encore plus grave que des discours politiques aient été tenus en sens inverse car il s'agit là d'une question de probité.
Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse Métropole