L’État ne doit pas vendre ses parts dans l’aéroport Toulouse Blagnac !

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’a laissé entendre à l’occasion d’une séance de questions au Gouvernement : l’État pourrait se désengager totalement de l’aéroport Toulouse Blagnac en cédant ses dernières parts qui représentent 10,1% du capital.
Je demande solennellement à l’État de revoir sa position qui poserait nombre de problèmes si cette dernière devait se confirmer.
Contrairement au ministre, je souhaite réaffirmer que la conservation d’une gestion publique de l’aéroport Toulouse Blagnac est absolument fondamentale, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, parce qu’un aéroport est une infrastructure stratégique pour le développement d’un territoire, mais qu’il a également des retombées d’envergure nationale. De tout temps j’ai considéré et défendu l’idée que les biens et infrastructures stratégiques doivent rester à majorité publique si l’on ne souhaite pas que la puissance publique disparaisse sous la toute-puissance du monde économique.
Deuxièmement, parce que cette réalité est renforcée par la singularité du territoire Toulousain et que le lien étroit et historique entre Airbus et l’aéroport Toulouse Blagnac ne saurait se détériorer sans causer de graves dommages économiques à notre ville et à notre région.
Troisièmement, parce que l’aéroport Toulouse Blagnac était bien géré et que la réalité des acteurs économiques l’ayant en partie racheté n’a pas tardé à transparaitre. Sitôt entrée au capital, la société CASIL a puisé dans les réserves financières de l’aéroport, trésorerie patiemment constituée par une gestion publique pertinente.
Quatrièmement, parce que la mondialisation ne doit pas venir fragiliser les industries et infrastructures françaises, notamment lorsqu’elles présentent un intérêt stratégique pour notre pays. Si l’État peut aujourd’hui bloquer la vente des chantiers navals STX, il ne doit pas dans le même temps vendre de sa propre initiative ses parts à une entreprise détenue par des capitaux chinois.
Cinquièmement, parce qu’un grand flou entoure dès l’origine le pacte qui lie l’État à la société CASIL.Alors que le Président de la République veut rénover la vie politique française, il serait juste de faire ici œuvre de transparence en publiant ce pacte d’actionnaires sans quoi toute annonce sur le sujet pourrait être entachée de soupçons.
Si finalement l’État venait à vendre ses parts, ce à quoi je m’oppose fermement il conviendrait qu’il le fasse au profit des collectivités territoriales qui sauront préserver un juste équilibre entre développement territorial, préservation de la qualité de vie des riverains et développement économique.
Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole