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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Après le monde culturel, la droite toulousaine s’attaque au secteur de l’économie sociale et solidaire.

Jean-Luc Moudenc a proposé aujourd’hui au Conseil de la Communauté Urbaine une délibération opérant, par rapport aux années précédentes, une baisse significative des subventions octroyées aux associations du secteur de l'économie sociale et solidaire.

Notre groupe politique a voté contre cette délibération et je suis intervenu afin d'expliquer notre position et contester cette initiative malheureuse.

Pour rappel, avant 2014 l'enveloppe financière consacrée au secteur de l'économie sociale et solidaire s’élevait à 400 000 euros. Elle est ensuite passée à 384 000 euros en 2015, puis à 352 000 euros en 2016, soit une baisse totale de 12%.

Cette décision est parfaitement incompréhensible dans une période économique complexe et difficile où, nous le savons, l’emploi doit être préservé et de nouveaux paradigmes sont à inventer. Or, le secteur de l'économie sociale et solidaire remplit justement ce double objectif en étant à la fois créateur d'emplois et porteur de sens et de valeurs.

Les chiffres annoncés dans la presse il y a quelques jours témoignent d'ailleurs de son importance pour la vitalité de l’économie. En 2015, l’emploi a progressé de +0,4% dans ce secteur, soit deux fois plus que dans l'ensemble de l'emploi privé selon l'association Recherches et Solidarités. L'économie sociale et solidaire a ainsi représenté un emploi privé sur huit en 2015 (12,7%) avec 2,39 millions de salariés. Entre 2010 et 2015, l'emploi dans l'ESS a progressé de 26%, quand l'ensemble de l'emploi privé n'augmentait que de 7%.

Nous le savons, les associations constituent la pierre angulaire du monde de l’économie sociale et solidaire. Elles permettent d’embrasser tous les domaines de l’activité humaine, notamment celui des services à la personne où l’approche strictement marchande, sans prise en compte de l’utilité sociale, génère des carences. En outre, puisque la richesse créée est ensuite réinvestie, l’emploi passe ici toujours avant toute considération financière. Le soutien des collectivités publiques est dès lors indispensable pour assurer la pérennité de ces structures et le maintien des emplois créés.

Nous pensions que tous les élus avaient pris acte des forces de l’économie sociale et solidaire et des perspectives d'espoir qu'elle porte en elle comme nouveau modèle de société plaçant l'humain et la solidarité au centre des préoccupations. 

Dans cette seule délibération, la chambre régionale d'économie sociale et solidaire de Midi-Pyrénées voit sa subvention passer de 14 000 à 8000 euros, le mouvement des entrepreneurs sociaux voit sa subvention diminuer de moitié passant de 20 000 euros à 10 000 euros, l'agence REGIONALE pour le développement et la promotion de l'économie solidaire de midi PYRENEES ne sera plus soutenue qu'à hauteur de 7000 euros contre 20 000 euros l’an dernier, enfin l'union REGIONALE des Scop subira une diminution de 42 % de sa subvention.

Alors que nous devrions poursuivre ou même amplifier la structuration de cette filière d'avenir, nous déplorons fortement que l'économie sociale et solidaire ne fasse plus aujourd’hui partie des priorités de l´équipe animée par Jean-Luc Moudenc.

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole