social twittersocial facebook

CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Aéroport Toulouse-Blagnac : non aux dividendes exceptionnels pour les nouveaux actionnaires !

Nous avions été nombreux à nous inquiéter de la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac, les projets du nouvel actionnaire chinois semblent déjà nous donner raison.

Lorsque l'État avait fait le choix de céder près de la moitié de l'aéroport principal de notre aire urbaine à un acteur privé, j'avais alors condamné tout à la fois la démarche gouvernementale et l'inaction municipale.

Un aéroport n'est pas une entité comme une autre tant il est stratégique en matière de rayonnement, d'attractivité et de développement économique d'un territoire que d'aménagement ou d'emploi.

Privatiser, nous le savions, c'était nous faire prendre collectivement le risque de laisser à de nouveaux actionnaires la possibilité de faire primer pour toujours les logiques de profits sur l'intérêt général.

Hier, mercredi 1er juin l'Assemblée Générale de la société aéroport Toulouse Blagnac est venue confirmer et renforcer nos craintes. En effet, sur proposition de l'actionnaire principal - le consortium chinois Casil Europe - était inscrite à l'ordre du jour une redistribution exceptionnelle de la réserve financière de l'aéroport, qui atteint près de 70 millions d'euros, à hauteur de 17,5 millions d'euros. Face à l'opposition de l'ensemble des collectivités territoriales et de la CCI formulée dans un courrier dont la presse s'est fait l'écho cette proposition a été décalée à une prochaine assemblée générale au mois de juillet.

Qu'y a-t-il de profondément choquant dans ce dossier ?

Premièrement qu'un partenaire privé, moins d'un an après la finalisation de son processus de rachat de 49,9% de l'aéroport pense en premier lieu à se verser des dividendes d'un tel montant (pratique en rupture totale avec la culture de cette entreprise) au lieu de réserver ces sommes à des investissements futurs seuls à même de développer l'emploi et l'aéroport.

Deuxièmement que le consortium Casil Europe se permette de ponctionner si rapidement et sans vergogne une partie non négligeable (environ 25%) de la réserve financière de l’aéroport qu'une saine gestion par des entités publiques a permis de provisionner. Ce que des années de gouvernance publique ont su bâtir et consolider serait injustement reparti et redistribué, amputant ainsi une réserve qui garantit pourtant à l’aéroport de l'indépendance et de la capacité d’action dans son développement futur.

Je formule ici le souhait que l'unanimité entre les collectivités territoriales et la CCI ne se fragmente pas dans les semaines à venir pour continuer de défendre dans consensus efficace le devenir de l'aéroport Toulouse-Blagnac.

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse Métropole