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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Refondre les politiques contre la précarité : mes propositions

Ce matin, je suis intervenu en Conseil municipal pour demander une véritable refonte de la politique contre la précarité, retrouvez mes propositions.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, 

Toulouse est une grande ville française, une grande ville du pays des droits de l’Homme, et à ce titre la ville doit assumer ses responsabilités lorsque ceux dont les droits fondamentaux sont bafoués viennent se construire un avenir loin de toute persécution. 

Je suis heureux que la Mairie de Toulouse procède à une contractualisation avec la Délégation Interministérielle à l’Accueil et à l’intégration des Réfugiés (DIAIR). Je pense sincèrement que l’annonce de cette contractualisation est une bonne nouvelle pour la ville et pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de persécutions ou d’atteintes à leurs droits fondamentaux dans leur pays d’origine. 

J’ai toutefois une crainte, la crainte que cette responsabilité supplémentaire confiée à notre ville soit en réalité davantage un moyen pour l’État de se déresponsabiliser de ce qui pourtant est fondamental, pour le confier aux collectivités territoriales, dont notre ville, qui fait d’ores et déjà face à des situations d’une grande complexité, à des risques sanitaires importants, sans pouvoir compter sur un engagement et une réactivité des services de l’Etat qui est pourtant dans son domaine de compétence. 

Déjà engagée sur le sujet, comme les autres collectivités du territoire d’ailleurs, la ville de Toulouse est déjà en difficulté pour assurer, pour assumer cette responsabilité sans que les destinataires de nos efforts perdurent dans une précarité qu’ils fuient. 

La délibération précise que dans le cadre de ce contrat prochainement signé avec la DIAIR (délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés), seront travaillés plusieurs axes. La plupart de ces axes confirme le renforcement de la responsabilité de la ville dans l’intégration des bénéficiaires de la protection internationale. Cet engagement est essentiel mais ne saurait venir se substituer à celle de l’État.

Je me permets donc de vous demander donc Monsieur le Maire, d’engager un échange exigeant avec l’État quant aux réponses d’urgence, notoirement insuffisantes, qu’il déploie à Toulouse. 

Parmi les axes qui seront travaillés, il y a celui du développement d’actions en cohérence avec celles menées par l’Etat, et les différents partenaires sur le territoire de la ville, dans les champs de l’hébergement et du logement, en lien avec le Logement d’Abord et le Plan Pauvreté, assorti d’accompagnements ciblés sur l’insertion sociale et professionnelle (projets en faveur des jeunes 18-25 ans, d’intégration citoyenne …). Je salue évidemment cette initiative, je la salue mais je m’interroge sur la nature du travail qui sera mené.

En effet Monsieur le Maire, cet axe de travail envisagé pose une question que nous vous soumettons depuis longtemps, celle de l’accompagnement des plus fragiles vers le logement. 

Malheureusement la précarité n’épargne pas Toulouse, et la ville ne parvient pas aujourd’hui à loger les sans domicile fixe, les personnes hébergés, les victimes de violences conjugales, les personnes déjà placées sous protection internationale. Alors comment, Monsieur le Maire, comment allez-vous, sans modifier votre politique, sans écouter nos suggestions, comment allez-vous répondre à cette responsabilité accrue, fondamentale, sans finalement accroître la précarité de tous ceux que nous devons protéger ? 

Je pose une question, et elle masque une proposition que tous ici sur les bancs de l’opposition nous vous formulons depuis longtemps déjà, pourquoi ne pas utiliser les centaines de logements vides à Toulouse pour assumer nos responsabilités face aux Toulousains les plus précaires, face à ceux qui obtiennent notre protection ? 

J’ai une autre question, une autre proposition, pourquoi ne pas renforcer les dispositifs de « logements passerelles », ces logements proposés par la mairie qui permettent aux populations en détresse et en attente d’une solution pérenne de poser rapidement leurs valises, de se reconstruire et d’envisager l’accès durable à un logement ? 

Monsieur le Maire, vous avez il y a peu, ordonné l’évacuation du « bidonville » de l’île du Ramier, je sais, je l’espère, votre motivation première, qui était celle d’une lutte contre la précarité et pour la dignité, mais sans changer radicalement de politique, vous risquez de voir se multiplier les camps de fortune plus vite que vous ne les évacuerez. 

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole

                                                                              Mes propositions sur mon site internet : un chemin pour Toulouse