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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Défendre le commerce de proximité ET la transition écologique

Ce matin en Conseil municipal au nom de l'ensemble de l'opposition je suis intervenu pour défendre le commerce de proximité et la transition écologique. Retrouvez ici nos propositions. 

 

Monsieur le Maire, chers collègues, 

Je parlerai pour le compte de l’ensemble de l’opposition municipale. 

Depuis le mois de novembre 2018, nous connaissons un mouvement social sans précédent dans notre pays avec les « Gilets Jaunes ». Ainsi, tous les samedis, nombreux sont ceux qui se donnent rendez-vous dans nos rues, pour manifester. 

En marge de ces manifestations sociales surviennent, et nous le condamnons tous, des violences urbaines qui ont eu pour conséquence directe, outre les dégradations constatées, une baisse importante de la fréquentation du centre-ville et plus globalement des quartiers de Toulouse. Il est unanimement admis que dans ce contexte, les commerçants et artisans accusent des pertes de chiffre d’affaires très significatives, susceptibles d’affecter la pérennité des emplois, et parfois même des entreprises. 

Nous avons voté au sein de ce Conseil des mesures d’accompagnement dans le cadre du plan d’action exceptionnel en soutien aux commerçants et artisans de Toulouse, nous voulons aujourd’hui conforter ce plan en apportant notre soutien plein à une prolongation de 3 mois de cet effort de la collectivité. 

Cet effort légitime ne saurait s’exonérer de la nécessité de travailler à l’établissement d’un véritable bilan de cette première étape, bilan que nous aurions souhaité voir annexée à cette délibération. Ainsi que je l’ai fait en commission, je souhaiterais que vous puissiez nous dire quelle analyse fine et précise vous faites de la première phase. 

La deuxième chose qui nous interpelle, c’est l’absence manifeste de cohérence entre l’action de soutien aux commerçants de proximité d’une part, et le virage « vert » que vous prétendez enclencher depuis quelque temps. Je m’explique : la gratuité renouvelée des parkings publics ce weekend, les 15 et 16 juin 2019 va sans aucun doute contribuer à inciter les habitants de la Ville et de la Métropole à se rendre au centre-ville pour y effectuer leurs achats. 


Mais dans le même temps, quelles mesures ont été prises au niveau des transports en commun ? Ces mesures exceptionnelles de soutien aux commerçants seront-elles accompagnées de dispositions particulières en matière de transports publics pour ces journées ? La réponse, constante depuis des mois, reste la même : non, rien n’est fait pour faire des transports en commun un outil de reconquête du centre-ville.

Puisque la pédagogie, c’est aussi l’art de la répétition, nous formulons de nouveau notre proposition Monsieur le Maire, en espérant que vous y soyez plus sensible à la vue du temps qui file, et des résultats peu concluants de votre stratégie du tout-voiture : nous souhaiterions que soit expérimentée à Toulouse la gratuité des transports publics les weekends pour lesquels des évènements commerciaux spécifiques sont organisés. 

Du 13 au 16 juin, nous sommes au cœur de l’évènement, 4 journées de mobilisation exceptionnelle de nos commerçants permettront, nous l’espérons tous, d’enclencher une dynamique positive au centre-ville de Toulouse, et plus largement au sein des commerces de proximité de notre ville. Nous aurions pu nous saisir de cette opportunité pour démontrer notre soutien aux commerçants du centre-ville sans rien n’abandonner à la volonté d’accompagner la transition écologique. Je crains que de nouvelles occasions se présentent à nous dans les prochaines semaines. Soyons, cette fois-ci, pleinement au rendez-vous.

Monsieur le maire, monsieur l’adjoint, chers collègues,

Nous lisons avec satisfaction que le développement et la sauvegarde du commerce de proximité sont désormais un objectif fort de votre politique municipale. J’adhère totalement à cet objectif, qui aurait pu être exprimé avec force depuis un certain temps déjà. Je n’oublie pas néanmoins, Monsieur le Maire, que vous avez par exemple permis une sorte de privatisation de l’espace public autour de Primark pour son inauguration, au détriment des Toulousains et des commerces indépendants des alentours, Primark que vous mettez à nouveau à l’honneur dans vos clips de communication. 

A ce sujet, je crains que le schéma de développement commercial des quartiers de Toulouse qui nous est présenté aujourd’hui soit insuffisant, s’il ne s’accompagne pas des mesures et de l’investissement nécessaires, notamment en matière de transport par le renforcement de l’intermodalité et des connexions entre le centre et les autres quartiers de Toulouse.

Cet objectif de développement de la commercialité des quartiers doit nécessairement être accompagné d’une politique de diversification des commerces qui refuse d’une part que Toulouse soit envahie par les grandes enseignes au détriment du petit commerce, et qui refuse d’autre part que certains quartiers ne disposent plus que d’une seule typologie de commerce. Tous les Toulousains, tous, y compris ceux qui n’habitent pas le centre-ville, ont droit au plaisir de la diversité commerciale. 

A ce titre, nous voulons formuler ici quelques propositions, en exprimant le souhait qu’elles soient instruites par les services techniques de la ville. 

La première de ces propositions, c’est l’expérimentation à Toulouse d’un plafonnement des loyers… des locaux commerciaux. Si la loi n’existe pas encore, rien n’empêche notre ville de collecter des informations illustrant la folle dérive des loyers de nos commerçants de proximité, particulièrement dans l’hypercentre, et de mobiliser nos parlementaires pour qu’ils agissent dans le sens des intérêts de notre territoire.

De plus, nous souhaiterions que soit prise, sans attendre, la décision d’un moratoire sur tout nouveau développement de surfaces commerciales en périphérie de Toulouse. Il s’agit de bien mesurer l’impact de ces centres commerciaux sur les commerces de proximité, en vue d’en geler, c’est notre conviction profonde, toute nouvelle extension.

Par ailleurs, nous voulons rappeler la puissance d’intervention de l’EPFL d’une part, et des foncières commerciales structurées autour de la SEM Oppidea d’autre part. Que nous souhaitions accompagner et réguler le renouvellement urbain au sein des secteurs commerciaux, ou encore favoriser le développement de la commercialité dans les quartiers, nous disposons d’outils performants, mais encore sous-utilisés. Vous l’aurez compris, nous souhaitons que notre ville soit ouvertement interventionniste à chaque fois que nécessaire au sujet du commerce. 

Enfin, et pour ne pas être trop long, je réitère mes propositions visant à faciliter la vie des commerçants et de leurs salariés, en proposant des facilités de stationnement accrues pour ceux dont les horaires de travail atypiques le nécessitent le nécessitent (accès à certaines conditions au tarif résidentiel, la tarification adaptée aux parkings du centre-ville, etc.).

Chers collègues, nous craignons que notre conseil n’ait pas encore pleinement pris la mesure des chocs à la fois conjoncturels et structurels qui bouleversent le commerce de proximité. Il y a évidemment les gilets jaunes, dont je ne veux pas minorer l’importance. Il y a également, le développement de la consommation par Internet, qui grignote chaque jour de nouvelles parts de marché aux commerçants locaux. Et il y a, nous le pensons, les conditions de valorisation de notre centre-ville comme de nos cœurs de quartier, sur lesquels il me semble que les mesures manquent encore de conviction et d’engagement.

Ce sont pourtant deux mondes qui s’affrontent, les majors d’une part qui multiplient leurs chances, internet, centres commerciaux, franchisés de centre-ville, et les commerçants indépendants d’autre part. Les élus jouent ici un rôle d’arbitre au regard des outils puissants dont nous pouvons nous saisir. Nous avons choisi notre camp chers collègues, c’est celui du commerce de proximité.

Je sais que nous sommes très nombreux dans ce cas, c’est pourquoi je souhaite que nous puissions converger à ce sujet, sans querelle politicienne. Prenons aujourd’hui des décisions fortes, qui transforment la perception de l’action municipale en soutien aux commerçants de proximité. Avec l’ensemble des élus des groupes d’opposition, nous y sommes prêts. Et vous ?

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole

                                                                              Mes propositions sur mon site internet : un chemin pour Toulouse