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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Projet Éducatif Municipal : un grand écart entre les discours et les actes !

Ce vendredi 19 octobre, je suis intervenu en Conseil municipal au nom de l'ensemble du Conseil municipal concernant le Projet Educatif Municipal. Retrouvez mon intervention.



Monsieur le Maire,
Mesdames Messieurs les élus,
Madame l’adjointe,

 

Je suis heureux d’intervenir concernant ce projet éducatif territorial au nom de l’ensemble de l’opposition municipale.

Mes premiers mots ne seront pas pour l’adjointe en charge de l’éducation, mais pour la professeure d’histoire que vous êtes également. Ces premiers mots donc pour vous dire ma stupéfaction, pour ne pas dire ma consternation devant l’introduction de ce document. Dans cette introduction Madame, vous faites le choix d’évoquer plusieurs dates, je vois 2001, je vois 2002, je vois 2005 et je vois enfin 2014. Par cette introduction vous faites donc le choix de vous complaire dans une posture politicienne regrettable visant à laisser penser qu’en matière d’éducation et de ville éducatrice rien ne fut fait entre 2008 et 2014. Vous faites le choix, vous qui êtes professeure d’histoire de corriger a posteriori la photographie politique de notre ville ce qui n’est pas une pratique acceptable. Je vous le dis sereinement madame, mais le service éducation, les enseignants, les parents d’élève, les petits Toulousains, et nous-mêmes dans cette salle méritons bien mieux que des postures toujours coupables lorsque l’on parle de l’essentiel à savoir l’éducation.

Nous avons fait le choix de passer outre ce manque criant d’élégance et de respect pour le travail effectué et nous avons commencé par nous souvenir des insuffisances que nous avions déjà soulevées lors du dernier PEDT. Nous avions déjà commencé à voir venir les incohérences entre vos discours et vos actes. Vous nous annonciez alors que l’éducation était votre priorité, mais vous baissiez de 13% la dotation pour le fonctionnement des classes, vous nous annonciez que l’éducation était votre priorité, mais vous mettiez fin à la gratuité de la cantine pour les familles modestes, vous nous annonciez que l’éducation était votre priorité et vous augmentiez massivement tous les tarifs municipaux et en premier lieu ceux de la cantine et des CLAE obligeant les plus modestes à renoncer à ces temps de socialisation, d’activités périscolaires et de repas équilibré.

Une fois ces précisions faites, je souhaite que nous nous penchions sur ce document. Disons clairement les choses : vous nous présentez davantage une plaquette de communication qu’un véritable projet politique. Dans cette première analyse du plan, ne voyez pas ici que du négatif. Ce document n’est pas mal construit et peu de chose vient heurter nos propres valeurs et nos propres conceptions de ce qu’est une ville éducatrice.

La première critique que je veux exprimer ici concerne l’esprit même de ce document. À vous qui si souvent nous demandez d’être dans le concret et les propositions, permettez-moi de regretter que ce document soit principalement descriptif et contienne finalement si peu de propositions novatrices.

Notre attente au regard des centaines de milliers d’euros dépensés en matière de communication pour nous indiquer que la question de l’éducation est la priorité de votre mandat avait suscité chez nous une très forte attente qui a été en grande partie déçue.

Concernant les engagements qu’il contient, je suis dans l’obligation de vous faire remarquer l’incroyable distorsion entre vos paroles et vos actes.

Page 37 par exemple vous évoquez je cite la nécessité de « réorganiser le nettoyage des toilettes et des sanitaires sur la journée » ou encore « d’améliorer les conditions des repas et des goûters », il me semble ici que cela relève davantage des prérogatives d’un Conseil d’école ou des services administratifs que d’un projet éducatif municipal.

Plus loin page 40, je lis votre volonté de « Faciliter la transition entre les différents modes d’accueil des jeunes enfants et l’école » :
Si de nombreuses solutions sont évoquées pouvez-vous m’indiquer pour quelle raison, à ma connaissance, seule une école maternelle sur les 108 de notre ville propose aujourd’hui ce dispositif et pourquoi vous ne proposez pas de plan d’action pour les écoles qui voudraient l’expérimenter ? Ici, une fois de plus nous saluons l’envie, la déclaration, mais nous nous inquiétons de sa réalisation concrète.

Concernant ensuite le déploiement du PEDT pour les 11/18 ans les engagements manquent là encore d’innovation et je regrette surtout qu’aucune action d’envergure ne soit déployée pour combattre un grave problème particulièrement tabou et qui touche pourtant plus de 3 millions de personnes et 5% des 18/25 ans à savoir l’illettrisme. Nous vous proposons de compléter ce projet municipal d’un volet permettant de lutter contre l’illettrisme pour qu’il cesse d’exclure tant de personnes du travail et de notre société.

Poursuivant la lecture nous avons rapidement constaté que concernant les enjeux de l’éducation artistique et culturelle on retrouve les parcours culturels que nous avions instaurés ce que nous saluons.

J’évoquerais également et dans la même dynamique l’engagement 6 qui vise à développer la mixité par la proximité et la mobilité ; il est proposé des séjours de vacances qui existent déjà et depuis des années.

Je voudrais évoquer encore deux contradictions contenues dans ce PEDT, la première est lorsque votre volonté affichée de favoriser les conditions de travail des agents dans le cadre du plan d'amélioration des conditions de travail de l'éducation, et ce alors même que depuis plus de 4 années maintenant nous vous alertons sur les difficultés de remplacement des personnels et que depuis tant d’années vous n’agissez pas avec le volontarisme nécessaire.  Je veux aussi vous dire que nombre de parents nous alertent en ce moment même concernant des problèmes dans l’organisation des services à la cantine par manque de personnel.
Ces inquiétudes viennent corroborer notre inquiétude sur la dégradation du service public quand par exemple les études dirigées (maximum 14 élèves sans minimum) se sont transformées en 2014 en études surveillées (groupes d’un minimum de 17 élèves avec un maximum de 23 élèves) ce qui ne permet plus d’accompagner les enfants de façon satisfaisante.

Enfin, page 77 vous évoquez la place des conseils d’école dans ce Pedt, mais la vérité madame l’adjointe c’est que très peu de parents et très peu d’enseignants ont connaissance de ce PEDT. La vérité Madame c’est que l’écriture du PEDT n’a souffert d’aucune concertation en amont, il a simplement été présenté une fois écrit, aux associations de parents d’élèves et à une réunion de directeurs quasiment vide.

La vérité Madame l’Adjointe c’est que ce document nous apparaît comme un peu hors-sol et insuffisamment partagé et coélaboré avec la communauté éducative.
Madame l’adjointe pour réaliser l’intégralité de ce PEDT pour faire en sorte qu’il ne reste pas une promesse en l’air faite pour séduire à quelques mois des élections municipales, nous sommes convaincus qu’il aurait besoin de moyens spécifiques pour pouvoir se déployer entièrement et sachez que l’opposition municipale pourrait vous appuyer auprès de vos collègues pour que vous obteniez ces crédits et puissiez enfin faire d’une promesse de communicant, une réalité concrète. Vous ne pouvez madame demander toujours plus aux Toulousains et à la communauté éducative sans débloquer des moyens supplémentaires pour l’éducation et pas seulement pour des bâtiments, l’éducation de nos enfants est au prix de ce volontarisme.
Mesdames, Messieurs chers collègues vous l’aurez compris au regard de l’écart persistant et grandissant entre vos engagements et la réalité nous nous abstiendrons concernant ce PEDT.

Romain Cujives

Conseiller Municipal de Toulouse

Conseiller communautaire de Toulouse métropole

 

Encore plus d'informations sur mes propositions sur le site internet : www.uncheminpourtoulouse.fr