Château de « La Mounède », la culture une nouvelle fois sacrifiée

Depuis trois ans à Toulouse, Jean-Luc Moudenc et son équipe ne cessent de mettre en danger le tissu culturel local.
Les exemples en la matière sont si nombreux qu’il n’est plus possible de les citer de façon exhaustive, mais nous ne saurions passer sous silence la baisse drastique des subventions, l’abandon du projet de la maison de l’image ou plus récemment le projet de vente de l’espace Croix-Baragnon.
Une mauvaise nouvelle vient à nouveau de frapper en plein cœur les artistes Toulousains et plus largement toutes celles et tous ceux qui estiment que la culture est un facteur d’émancipation, d’épanouissement et de rayonnement : le « Château de la Mounède » n’aura finalement pas de véritable vocation culturelle.
Le Château de la Mounède était un lieu musical jusqu’en 2009, sous notre mandat au Capitole nous avions fait le choix de rénover ce lieu afin de lui permettre de recouvrer et de renforcer sa notoriété dans le domaine de la musique.
Lors de son arrivée aux responsabilités, la droite a décidé de lancer un appel à projets afin de choisir le meilleur candidat, stratégie qui peut parfaitement se comprendre et qui permet de mobiliser les acteurs locaux et de développer l’imagination des candidats.
Cet appel à projets rappelait alors que les structures qui feraient le choix de répondre à cette candidature devraient proposer un dossier dans le domaine culture.
Dans ce sens, la Conseillère municipale en charge de la musique déclarait dans les colonnes d'un média local « Nous en sommes à la finalisation de la rédaction de l’appel à candidatures. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que le château de la Mounède fonctionnera en gestion externalisée et que la vocation du site sera culturelle en s’adossant sur l’ADN historique du lieu, soit les musiques du monde et qu’il permettra de développer d’autres propositions. »
Comment dès lors comprendre le choix de la municipalité de retenir un projet qui oeuvrera dans le champ du tourisme social et solidaire.
Ajoutons à cela que si l’ensemble des porteurs de projets toulousains avait su qu’une vocation autre que culturelle pouvait être développée dans ce lieu, nombre d’entre eux auraient proposé des projets alternatifs. Dès lors la sécurité juridique d’un tel appel à projets apparaît friable.
Rappelons qu’il n’est pas ici question de mettre en cause la qualité de la structure retenue ni même son projet, mais bien de dénoncer une nouvelle fois l’incohérence entre les propos d’un Maire qui dit ne pas s’attaquer à la culture et dont les actes maintes fois répétés prouvent chaque jour le contraire.
Cette très mauvaise nouvelle permet de dresser quatre constats inquiétants :
1) La majorité municipale n’a pas une politique culturelle à la hauteur de la richesse des acteurs toulousains et des attentes légitimes des habitants.
2) La majorité municipale prend le risque de voir de nombreux acteurs culturels toulousains quitter notre ville ne pouvant plus y exercer leur art.
3) La majorité municipale met singulièrement en danger la scène de musiques actuelles au lieu de permettre une parfaite synergie avec le Métronum.
4) La majorité municipale néglige le fait que les 750 000 euros de travaux qui avaient été réalisés pour la création d’une salle de concert à l’intérieur du château seront majoritairement perdus ce qui ne constitue pas une juste utilisation des deniers publics.
Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse métropole
Encore plus d'informations sur mes propositions sur le site internet : www.uncheminpourtoulouse.fr