Toulouse : il nous faut préserver les atouts d’une ville étudiante
Depuis plusieurs années, Toulouse est régulièrement considérée comme la ville la plus agréable de France pour étudier.
Par-delà cette place constante sur le podium, le classement publié par l’UNEF il y a quelques semaines place pourtant Toulouse à la 13e place des villes universitaires les plus chères de France avec une dépense moyenne de 777 euros par mois pour un étudiant toulousain.
Si ces dernières années l’augmentation du coût de la vie étudiante a été moins significative que dans d’autres villes françaises, nous devons rester vigilants pour conserver notre statut de première ville où il fait bon étudier.
Pour ce faire, nous devons impérativement préserver nos points forts, mais également trouver des solutions rapides et efficaces permettant de transformer nos faiblesses en de nouveaux atouts.
Sur le terrain de l’emploi. Si les secteurs de l’aéronautique et de la médecine confèrent un dynamisme particulier à notre marché de l’emploi, il conviendra, mais nous aurons l’occasion de développer ce sujet dans un prochain article, de veiller à la diversification des domaines d’activités de notre ville et de notre métropole.
Concernant les transports. Avec un tarif de 10 euros par mois pour les jeunes, le transport étudiant compte parmi nos principales forces d’attractivité et favorise la qualité de vie dans notre ville. Revenir sur ce dispositif, comme l’envisage l’actuelle majorité, constituerait indiscutablement une grave erreur.
Il faut maintenir le tarif de 10 euros par mois pour les moins de 26 ans.
Dans le domaine culturel. À Toulouse, l’offre culturelle est de grande qualité et, grâce à des tarifs réduits, elle est relativement accessible aux étudiants qui peuvent ainsi profiter de la richesse des spectacles et des musées. Cette offre culturelle est aujourd’hui menacée et risque de s’affaiblir durablement si la Municipalité entend poursuivre sa politique de baisse drastique des moyens alloués aux associations et aux manifestations du secteur.
Il est urgent d'arrêter cette baisse des subventions aux associations.
Concernant le logement. Ce domaine demeure le véritable point noir de notre ville. Le marché locatif toulousain n'est pas totalement adapté aux besoins des étudiants avec un parc locatif qui manque de diversité et des loyers élevés. Notre majorité municipale avait pris toute la mesure de cette problématique en décidant de créer sous l’impulsion de conjointe de Martine Croquette, adjointe en charge du logement, et de moi-même alors en charge de la vie étudiante"le Pass log". Avec ce dispositif, la Ville de Toulouse peut avancer le premier mois de loyer aux étudiants qui en font la demande sans intérêt ni frais de dossier. Il convient désormais de prendre en considération l'augmentation du coût de la vie.Rappelons ici que cette avance est un prêt et, qu'en dehors de faibles frais de gestion, ce dispositif doit donc être neutre financièrement pour les finances de la collectivité.
Je demande donc que cette avance, aujourd'hui limitée à 500 euros, soit portée à 1000 euros ce qui permettra aux étudiants de faire face plus facilement aux frais engendrés par la rentrée scolaire.
Concernant l’implication des étudiants dans la cité. La présence de près de 100 000 étudiants représente une force vive pour le dynamisme de Toulouse. Sur le plan économique, elle constitue incontestablement un facteur d’attractivité pour les entreprises, attirées par une ville énergique comptant de nombreux jeunes diplômés. Les jeunes chercheurs issus des formations diplômantes reconnues de notre ville contribuent également au rayonnement national et international de Toulouse.
Les étudiants jouent enfin un rôle prépondérant dans l'animation de la vie locale avec de nombreuses associations étudiantes qui sont autant d'espaces d'expression, de rencontres et d'engagement pour ces citoyens de demain. Afin de permettre aux étudiants de devenir de véritables acteurs de la démocratie locale, j’avais souhaité créer en tant que conseiller municipal délégué à la vie étudiante le Conseil toulousain de la vie étudiante. Je formule aujourd’hui ma préoccupation en ayant remarqué et signalé en Conseil municipal que ce dernier n’a pas été réuni par la nouvelle majorité durant près d’une année, et ce, alors qu’il constitue un outil essentiel pour comprendre les problématiques étudiantes et permettre aux principaux intéressés de formuler des propositions.
Je demande en conséquence que le rythme de travail initialement prévu pour le Conseil de la vie étudiante soit maintenu.
En cette rentrée universitaire 2016, souhaitons que notre ville conserve encore longtemps ses atouts et continue d’être plébiscitée par les étudiants venus d’ici et d’ailleurs. Je souhaite dès aujourd'hui ou dans quelques jours à l’ensemble des étudiants de notre cité une bonne rentrée et une année passionnante à Toulouse !
Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse Métropole
