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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Politique de la petite enfance, une stratégie à refondre entièrement.

La question de la petite enfance et des places en crèches a été débattue en Conseil municipal ce lundi 28 juin. Alors que de nombreux Toulousains continuent de rencontrer de grandes difficultés pour trouver une place en crèche à leur enfant, la politique de l'actuelle majorité ne semble pas à la hauteur des enjeux.

Parmi tous les chiffres présentés, l'un d'entre eux est particulièrement éloquent et doit nous interroger. Il s'agit du taux de refus des places en crèche proposées aux familles qui s'élève à 49% !

Concrètement, cela signifie que près d'une famille sur deux qui se voit proposer une place en crèche la refuse.

Alors que chacun connaît la réalité de l'insuffisance des places en crèches à Toulouse, et ce malgré la création de plus de 1000 places ces dernières années, ce taux de refus sonne comme un véritable paradoxe qui nous interpelle sur la pertinence de la stratégie menée par l'actuelle majorité en matière de petite enfance.

Rappelons que la municipalité actuelle a fait le choix lors de son arrivée aux responsabilités de refondre entièrement les critères d'attribution des places en crèches. Il est difficile de les détailler ici avec précision tant la réforme a été menée dans l'opacité. Une chose est néanmoins certaine, ces critères ne sont manifestement pas les bons puisque près d'une famille sur deux refuse la place qui lui est proposée. L'explication la plus tangible est que les places ne sont pas proposées en priorité à ceux qui en ont impérativement besoin, c'est-à-dire aux familles qui ne possèdent pas d'autres alternatives de mode de garde pour des raisons principalement financières. La majorité actuelle reconnaît d'ailleurs elle-même que 48 % des personnes qui refusent la place en crèche proposée pour leur enfant déclarent le faire, car elles ont une autre solution de garde !

Les difficultés dans le domaine de la petite enfance sont accrues par le fait que la majorité ne remplace pas systématiquement les départs à la retraite des assistantes maternelles, ce qui entraîne inéluctablement une diminution du nombre de places en crèches familiales.

Ces éléments viennent considérablement affaiblir la dynamique que nous nous avions impulsée dans le domaine de la petite enfance. Cette dynamique, Jean-Luc Moudenc n'a d'ailleurs jamais cessé de la saluer à juste raison d’ailleurs puisque, entre 2008 et 2014, Toulouse était en dehors de Paris la ville de France ayant créé le plus de places en crèches.

Face aux nouveaux constats mis en lumière, la municipalité de droite doit reconnaître ses erreurs et l'inefficacité de sa politique en matière de petite enfance. Il convient dès lors de réfléchir à de nouvelles orientations qui passent notamment par la création d'un véritable guichet unique permettant aux familles de trouver pour leur enfant une solution qui corresponde réellement à leurs attentes et à leurs besoins.

De même, le remplacement systématique des assistantes maternelles qui partent à la retraite s'avère incontournable pour assurer une offre pérenne et durable en matière de petite enfance à Toulouse.

Enfin, une grande réforme des critères d'attribution des places en crèches doit être lancée afin que les places soient proposées à celles et ceux qui en ont le plus besoin à l'issue d'une procédure transparente et compréhensible par tous pour mettre un terme à tous les soupçons potentiels de clientélisme.

Romain Cujives
Conseiller municipal de Toulouse
Conseiller communautaire de Toulouse Métropole