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CONSEILLER MUNICIPAL DE TOULOUSE ET CONSEILLER COMMUNAUTAIRE DE TOULOUSE MÉTROPOLE

Majorité municipale : la culture du mépris

Après une baisse généralisée de 10 % appliquée en 2015 à l’ensemble des subventions dans le domaine culturel, en ce début d'année le couperet s’est une nouvelle fois abattu sur la culture, dans laquelle la Municipalité ne semble décidément voir qu’une simple variable d’ajustement budgétaire.

Derrière ces chiffres froids, derrière un vocable budgétaire désincarné, ce sont dans les faits des dizaines de projets culturels qui sont amendés, retardés ou tout simplement avortés. Ce sont encore des dizaines de structures pour lesquelles l’horizon s’assombrit et autant d’artistes qui se voient privés de leur capacité à agir et à partager leurs créations avec le plus grand nombre.

À ce rythme, Toulouse risque de se retrouver rapidement privée de son foisonnement artistique qui constitue pourtant l’un de ses plus forts leviers de rayonnement et un vivier d’emplois précieux en ces temps de crise.

Ce message de mépris affiché sans fard en direction de la culture dissimule un aveu très grave : celui de la méconnaissance des enjeux immenses d'une politique culturelle.

Vecteur de lien social et d’émancipation individuelle, la culture joue un rôle fondamental dans l’éveil des consciences au monde et à autrui.

En tant que langage universel, elle est facteur de cohésion et d’unité : « l’art c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme » a écrit Malraux. N’est-ce pas la quête qui devrait être la nôtre en ce XXIe siècle troublé par la résurgence de l’obscurantisme, par l’individualisme et par la perte de sens ?

S’attaquer à la culture, c’est aujourd'hui fragiliser la création, restreindre la liberté et le mode d’expression des artistes.

S'attaquer à la culture, c’est demain priver les habitants du territoire de l'accès à l'art et aux oeuvres de l'esprit qui enchantent nos existences individuelles tout en forgeant notre identité collective.

La question budgétaire existe, et on peut l’assumer sans pour autant agir avec la brutalité comptable de la municipalité actuelle.

Soutien aux jeunes artistes, soutien aux pratiques amateurs, questionnements sur le sens et la portée des manifestations culturelles ainsi que sur leur concordance avec la volonté, que j’espère partagée, d’émancipation des individus... les pistes de réflexion sont infinies, tout comme la palette des décisions susceptibles de conduire à des économies similaires à celles tirées de la pratique des coupes généralisées qui sont dépourvues de sens et d'efficacité politique.

En sonnant l’heure des choix, la contrainte financière a pour vertu d’enjoindre le politique à révéler l’essence de son engagement et à porter avec courage une vision faite de décisions assumées et courageuses.

La culture, comme l’éducation, ne peut être reléguée tout entière au rang des accessoires sans risque de sacrifier l’essentiel. La municipalité sur ce point ne semble pourtant pas prête à changer de politique, et ce, au risque de nuire considérablement à notre ville et à ces habitants.

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